Récit BRM 600 DE GUIPAVAS de Claude LB
Récit de mon 1er BRM 600 à Guipavas dans des conditions extrêmes….
Nous étions une quarantaine de participants sur la ligne de départ de ce Brevet des Randonneurs Mondiaux ce samedi 18 juin, avec un départ prévu à 6h, des conditions idéales (12°C), et un petit voile nuageux.
Nous sommes partis groupés en direction de Landerneau, Sizun, pour se diriger vers la 1ère difficulté du parcours : le Roc’h Trevezel. Ensuite, nous sommes arrivés assez rapidement au 1er pointage, à Carhaix, km 82. Nous repartons rapidement pour atteindre le 2e pointage, à Corlay, km 120, vers 10h20, sous un ciel légèrement couvert, ce qui nous permettait de profiter d’un peu de fraîcheur.
Au fil des kms, le groupe s’est réduit pour atteindre une vingtaine de cyclos au 3e pointage, à La Trinité du Porhoët vers 12h30. Là-bas, le thermomètre atteignait déjà les 30°C. Nous avons donc fait une bonne petite pause pour nous restaurer.
Lorsque nous sommes repartis, la température avait dépassé les 30ºC, nous étions obligés de nous asperger d’eau pour nous rafraîchir et de faire des arrêts, pratiquement toutes les heures, pour remplir les bidons. Le cardio montait de plus en plus, à chaque bosse, je plafonnais à 180 pulsations et sur le plat il descendait rarement en dessous des 140. Là, j’ai commencé à avoir des crampes lorsque l’on passait les bosses et j’ai fini par perdre le contact avec le groupe. Je ne me suis pas trop affolé car on n’était pas trop loin du pointage suivant. En tournant bien les jambes, j’ai réussi à gérer et retrouver le groupe à Tinténiac, km 244, au pointage suivant, vers 16h, ouf, j’ai eu beaucoup de chance sur ce coup-là….
Après une petite pause et un peu de sel de Guérande que m’a offert un camarade pour essayer de faire passer mes crampes, je repars avec le groupe qui avait encore fondu avec la chaleur, nous n’étions plus qu’une quinzaine à prendre la direction de Redon. La température commençait enfin à baisser, que du bonheur ! Une petite crevaison dans le groupe a été appréciée de tous pour faire une petite pause à l’ombre. Vers 20h, sous un ciel couvert, nous arrivons à Redon pour un nouveau pointage et une bonne pause pour recharger un peu les batteries, car la chaleur nous a bien épuisé.
Nous reprenons la route sous un ciel très couvert et un vent latéral assez fort. Puis, c’est au km 360, à Malestroit, que le reste du groupe s’est arrêté pour rester dormir dans un camping qu’il avait réservé. Je me suis donc retrouvé un peu devant le fait accompli, avec mon futur compagnon de route Ronan, pour poursuivre l’aventure. Et c’est à ce moment-là que la situation est devenue très inquiétante car un orage a éclaté. Nous nous sommes réfugiés dans un restaurant, au chaud, pour manger un plat de pâtes afin de prendre des forces pour la suite. Lorsque nous sommes sortis du restaurant, l’orage était fini. Nous sommes donc repartis pour une nuit à deux, avec quelques petites averses ici et là.
Après quelques kms, nous retrouvons deux gars qui avaient été distancés avant Redon et qui avaient dû s’arrêter un peu moins de temps que nous à Malestroit. Nous faisons donc cause commune jusqu’au km 410 vers Remungol, où une épouse d’un gars l’attendait pour dormir un peu dans leur fourgon. Nous acceptons avec plaisir un petit café bien chaud et du cake offert par cette dame ainsi qu’un petit sandwich pour mettre dans la poche pour la suite.
Nous reprenons donc la route à deux avec Ronan. Il devait être environ 1h30. Le gros coup de vent était déjà passé à en voir les nombreuses branches cassées sur notre route. Lors de notre passage au Faouët, nous trouvons refuge dans un libre-service bancaire, au chaud, pour faire une petite pause et manger notre sandwich que la dame nous avait gentiment offert. Et là, pour la petite anecdote, voilà qu’une patrouille de gendarmerie débarque pour savoir si on allait bien, et, en connaître un peu plus sur notre parcours, en toute amitié.
C’est ensuite au passage à Scaër, vers 5h, que nous avons trouvé la femme de mon camarade Ronan, qui était venue de l’Hôpital-Camfrout pour nous envoyer des vêtements secs. J’ai apprécié les chaussettes sèches et puis, le café bien chaud, le far, les crêpes….
Nous sommes repartis en direction de Coray, où nous avons pris une petite photo devant le panneau pour faire office de pointage. Là, le vent commençait déjà à souffler très fort, c’est à partir de ce moment-là que les choses sérieuses allaient commencer avec la bosse de LAZ. Puis, à Châteauneuf du Faou, le déluge commença à tomber et à partir de là, il était très difficile de s’arrêter avec la pluie. La température était descendue à 8ºC. Nous avons donc continué pour arriver enfin au sommet de Roc Tredudon, la grosse dernière difficulté du parcours. Ensuite, la descente vers Commana fut une formalité avec un vent favorable. Mais, la traversé de Commana fut un peu stressante car il y avait des travaux. On a donc serré les dents pour ne pas crever sur les cailloux. Au passage de Landivisiau, on ne s’est même pas arrêté, il y avait normalement un pointage à faire, mais au vu de la météo, on ne voulait pas prendre le risque d’attraper froid. On s’est dit que la trace GPS prouverait notre passage et que les organisateurs seraient compréhensifs.
Le passage à Landerneau, sous un déluge, fut mémorable. La fin était proche. Donc, un peu plus, ou un peu moins de pluie, cela n’avait plus trop d’importance. Après une dernière petite bosse au passage de Saint Divy, qui nous a permis de nous réchauffer un peu dans la tête, nous arrivons enfin à Guipavas. Les membres du club étaient là pour nous accueillir, et une douche bien chaude m’a fait du bien :)
En conclusion, pour mon 1er 600, je n’ai pas été épargné par les conditions météo, ce qu’il l’a rendu encore plus difficile. Les nombreux témoignages des collègues m’ont permis de comprendre ce que j’avais fait, et de me rendre compte après coup, que j’étais tout simplement dans ma bulle, avec le seul objectif de finir, peu importe les conditions. Merci à tous pour vos encouragements et félicitations…….
Prochaine étape le 14 juillet :
https://cyclotourisme-mag.com/2022/06/23/brm-1000-sur-la-route-des-vignobles/?
Auteur : petittom29
Publié le 03 Juillet 2022 à 15 h 53